Rien de très original dans les paroles multilingues de cette chanson du reggaeman ivoirien Alpha Blondy, qui s’en sert pour exprimer les sentiments convenus d’un syncrétisme religieux sans aspérité. Néanmoins, à sa sortie en 1986, ce morceau fut propulsé parmi les tubes de l’époque car il correspondait à merveille aux aspirations humanistes en vogue. Il faut aussi relever qu’au lieu d’être rastafarien, l’artiste détonait par sa pratique de la religion musulmane, fait plutôt rare parmi les stars du hit-parade des années 80.
Accompagné par les Wailers, le groupe de musiciens des heures de gloire du grand Bob Marley, étoile inégalée du reggae, Alpha Blondy a su avec cette chanson incarner un idéal spirituel rassembleur des adeptes des trois grandes religions monothéistes du monde. Il commence par des paroles en hébreu adressées à Dieu lui-même, Adonaï, faisant de la chanson une prière. En concert, il lui est souvent arrivé d’ouvrir le morceau avec une version chantée du célèbre Psaume 23: «L’Éternel est mon berger…», brouillant d’autant plus les pistes de son […]