Pierre Chausse, racontez-nous la genèse du projet ?
Il a été développé il y a maintenant 4 ans au Pays-Bas avec la volonté de sortir un magazine à destination du grand public qui parle de Jésus avec un angle séculier. L’objectif, du point de vu chrétien, est rappeler d’abord que Jésus existe. Oui, il y a encore des gens qui croient en lui dans notre société contemporaine et ce Jésus a eu un impact très important dans notre culture, dans nos valeurs. Aux Pays-Bas, ils ont choisi comme rédacteur en chef un homme qui est un auteur de romans à succès, Arthur Japin, qui est connu pour être particulièrement anticlérical et avoir un mode de vie très peu chrétien. Ils lui ont lancé un défi : on te paie un aller retour pendant 40 heures dans le désert du Néguev en Israël. Tu seras tout seul dans le désert avec les évangiles. Tu les liras et ensuite tu dirigeras un magazine sur Jésus en tant que rédacteur en chef et tu nous expliqueras quel est ton rapport à Jésus après cette expérience. Et voilà, comment « Jezus » a été lancé.
Alors présentez-nous le davantage…
Cela se présente comme un magazine d’art de vivre avec plusieurs chroniques autour de Jésus (ex : chronique Mode, chronique un peu sociale sur l’impact de Jésus dans la société Néerlandaise, d’autres choses complètement décalées qui peuvent être jugées blasphématoires par certains chrétiens sur la figure du Christ). De la réalité augmenté… On est un peu à la pointe de la technique et avec un ton qui se veut volontairement populaire, qui brasse et englobe très largement la société aujourd’hui et ses codes culturels pour présenter Jésus. En gros, mettre Jésus dans les kiosques, dans les maisons… et ensuite on laisse l’Esprit Saint agir. L’objectif n’est pas d’avoir un discours religieux mais un discourt apologétique. Parler de culturel, sans chercher à présenter des vérités de foi mais plutôt un message, une personne. Et ensuite on laisse la graine germer.
Et donc pour la France ?
Nous avons donc décidé d’adapter le magazine il y a un an maintenant et de le coupler avec la Comédie Musicale de Pascal Obispo.
Est-ce le même texte pour la version française ?
En partie, le texte ne sera pas le même intégralement. On reprend à peu près 40% du contenu original que l’on traduit. Il y a des rubriques par contre où l’on reprend le concept mais on va prendre un intervenant plus connu dans la société française. Typiquement il y a une chronique gastronomique, et comme nous sommes en France il était difficile de garder un chef Néerlandais, avec nos chefs français !
(rires) Un blasphème ?
Oui en quelque sorte (rires)… Il y a aussi des positionnement qui n’étaient pas tout à fait adaptés à la société française, globalement postchrétienne mais quand même plus latine et catholique que la société Néerlandaise, qui elle a un coté beaucoup plus libéral et hipster.
Tu parlais d’un rédacteur en chef connu pour la version néerlandaise… et en France ?
Oui c’est Pascal Obispo qui a jouera ce rôle. Il va signer plusieurs documents. Il y aura notamment un grand entretien dans lequel il expliquera sa démarche en tant que créateur du spectacle Jésus. Il parlera également dans un autre article de l’influence de Jésus dans la musique et il signera un édito. À savoir aussi que le magazine sera vendu comme produit dérivé du spectacle à la sortie, dès qu’il sera imprimé. C’est un projet assumé en partenariat avec la comédie musicale. Nous ne reprenons pas leur image en disant « on va surfer sur l’événement… ». C’est vraiment en lien direct avec eux.
Graphiquement vous gardez le même design, même couverture que la version néerlandaise ?
Globalement dans l’esprit oui, mais on change la couv. On prend Mike Massy, l’acteur qui joue le rôle de Jésus. Nous avons fait une séance photo spéciale pour le magazine.
Donc Obispo, Mike Massy… qui d’autres comme personnalités ?
Notre partenariat avec Sony nous a conduit à chercher des figures qui peuvent parler à tout le monde. Frédéric Lenoir, par exemple, qui sur les deux dernières années est l’auteur qui a vendu le plus de livre. Il a un discours que l’on pourrait qualifier d’humaniste sur la personne du Christ. C’est quelqu’un qui a été un chrétien mais qui maintenant à un discours intéressant sur l’angle que l’on aborde c’est à dire cet impact spirituel de Jésus sur l’imaginaire collectif.
Nous avons également Mary Pierce dans la chronique sport. On a Jacques Le Divellec, chef renommé, trois étoiles au Michelin, qui va, dans une chronique intéressante qui s’intitule « qui avait-il dans l’assiette de Jésus ? », recréer un repas que Jésus aurait pu déguster. Le père Alain De La Morandais testera ce repas. On a des personnalités de la télévision comme Nans Thomassey de l’émission « Nus et culottés » qui fait un très beau témoignage sur ce que la figure de Jésus lui apporte. Teddy Riner également, une ancienne présentatrice de télé Frédérique Bedos qui aujourd’hui est sur un projet caritatif audiovisuel « projet Imagine ». Donc voilà des personnes intéressantes, chrétiens ou non, qui ont chacun une histoire avec Jésus.
Avec ce mook, peut-on parler de magazine haut de gamme ?
Oui c’est bien cela et qui sera vendu 10 € dans tous les points de vente possibles. Kiosques, librairies, grandes surfaces…
Diffusé aussi dans les réseaux chrétiens ?
Oui, les librairies comme la CLC, Certitude, Maison de la Bible, 7ICI, Procure, Siloé…
Aux chrétiens, on veut expliquer que c’est un bel outil d’évangélisation. Nous allons beaucoup parler de Jésus durant les mois d’octobre et de novembre de ce spectacle donc c’est l’occasion si jamais vous avez des collègues de bureau qui disent « tiens, c’est marrant il y a un spectacle sur Jésus », de leur apporter ce mook qui présentera le message de Jésus mais qui ne sera pas en patois de Canaan. Avec, en plus, un certain nombre de « ctions » grand public qui permettent de l’offrir sans trop de prise de risques.
Un autre atout du magazine et un élément intéressant à noter, c’est qu’il fait appel à une application Smartphone qui utilise la réalité augmentée. Il suit le cheminement de Jésus de Nazareth à Jérusalem. On a comme ça des doubles pages qui peuvent être scannées par Smartphone et qui, grâce à une vision à 360° par la réalité augmenté nous amène sur les lieux tels qu’ils sont aujourd’hui.
Il y a, je crois, une chronique Mode ?
C’est un travail de grande qualité qui a été fait pour la version originale et que l’on va adapter un tout petit peu. Il a été demandé à une styliste d’imaginer comment seraient habillés les personnages de l’Évangile aujourd’hui. Par la suite ces habits ont été donnés à l’Armée du Salut pour être offert à des sdf. C’est important que le message de l’Évangile se vive là… donner ses biens aux pauvres et partager.
En fait si on feuillette rapidement ce magazine, cela peut paraître quelque chose d’un peu superficiel : mode, cuisine, sport, etc. mais l’objectif c’est d’aller au fond des choses et de montrer comment Jésus a bouleversé la vie de beaucoup de gens qui sont considérés comme des modèles, des personnalités, dans la société d’aujourd’hui que ce soient des sportifs, des animateurs télé, etc.
On aura droit à beaucoup de publicité à l’intérieur ?
Alors non, on en aura très peu. Ce sera de la publicité offerte à des œuvres chrétiennes et caritatives.
Il y aura par contre un site internet, un réseau de com très important. On embauche une agence d’attachés de presse qui ont l’habitude de faire des lancements de produits comme ceux-là dans le monde séculier. L’objectif c’est d’en parler !
Puisque le magazine est en lien direct avec le spectacle, pouvez-vous nous en parler un peu ?
C’est un spectacle très audacieux de la part d’Obispo, de Sony et de Christophe Barratier qui est un grand metteur en scène connu, entre autre, pour le film « les Choristes ». C’est un sujet qui c’est imposé à eux. Ils sont partis un peu seul sans forcement demander des cautions chrétiennes. Ils ont créé un spectacle qui correspond à leur vision de Jésus dans leur milieu. Et finalement les chansons et le spectacle dans son ensemble sont très respectueux de l’histoire de Jésus. Bien sur la chronologie des Évangiles n’est pas forcement respecté. Mais il n’y a aucun élément que l’on pourrait juger problématique en thermes de théologie. Sur de nombreux mystères de la vie de Jésus ils prennent le parti de suivre l’Évangile et pas d’essayer de s’en sortir en faisant des pirouettes ou en disant, oui, oui c’est juste une métaphore… Je pense que c’est révélateur qu’aujourd’hui on peut comprendre qu’un spectacle comme ça, d’inspiration chrétienne peut avoir une vraie résonnance populaire.
Aurais-tu un message à transmettre à tous ceux qui lisent cet entretien ?
Il faut que le bouche à oreille fonctionne. Je pense qu’il y a un enjeu collectif notamment pour les chrétiens de se dire que cela peut être pas mal d’encourager et de valoriser le travail des personnes qui vraiment et honnêtement s’intéressent à la personne de Jésus sans vouloir la travestir. Moi je les ai vu, ils étaient très à l’écoute des différentes sources chrétiennes qu’ils ont sollicitées. Si les chrétiens se mobilisent et en parlent, n’hésitent pas à inviter des amis au spectacle ça permettra de montrer aussi que la figure du Christ est encore présente et intéresse la société d’aujourd’hui. Il y a un enjeu collectif à se saisir de cet outil car de toute façon l’Esprit Saint passe partout et c’est un vecteur d’évangélisation même si les gens qui ont lancé ce spectacle ne l’on pas fait dans cet objectif.
Pour le magazine, c’est un peu pareil. C’est important de se mobiliser dès la sortie. Si nous les chrétiens on soutient… on va acheter en kiosque le magazine… les kiosqués vont en commander plus la semaine suivante et ce sera un succès qui fera encore plus parler.
Pour fini avec le mook Jésus… On le trouvera quand en vente précisément ?
La sortie est prévue pour début novembre.
Merci beaucoup Pierre Chausse