Juliette est effrontée, malicieuse, un peu grosse et menteuse. Elle n’est pas vraiment populaire au collège, mais ce n’est pas grave : ce sont tous des cons ! Juliette a 14 ans et elle croit en ses rêves. Pourtant, les dernières semaines de cours se montreront très agitées et vont bousculer ses certitudes sur l’amour, l’amitié et la famille… 

Un film d’une grande fraîcheur, qui transpire la bienveillance et la tendresse et duquel émane une atmosphère heureuse qui fait du bien… même si, pourtant et paradoxalement, les thématiques abordées ne sont pas des plus faciles. On y parle bien sûr des classiques de cette période souvent difficile entre l’enfance et l’âge adulte tels que l’acceptation de soi, le regard des autres ou les émois amoureux. Mais c’est aussi un film sur la famille et les souffrances possibles d’une séparation, sur le harcèlement scolaire, les priorités que nous mettons en place dans nos préoccupations et nos relations, comme sur l’imaginaire fait de bienfaits et de risques. Mais avec tous ces angles différents, Anne Émond réussi à, toujours et pour tout, ne pas tomber dans l’’excès, être dans la juste mesure faite de simplicité et naturel.

Ce dernier mot est d’ailleurs sans doute le juste mot qui convient parfaitement à l’histoire et pour décrire la jeune actrice, Alexane Jamieson, qui joue Juliette et la rend terriblement attachante. Car c’est aussi l’élément central tant du scénario que de la qualité globale du film. Alexane est remarquable en tout point de vue. Elle pétille à l’écran et impressionne par l’authenticité qui se dégage de son interprétation. Anne Émond a trouvé avec cette comédienne une vraie pépite encore brute, ou plutôt, pour reprendre un qualificatif attribué à sa Juliette, un véritable « trésor caché » que l’on espère retrouver bien vite à nouveau pour le découvrir un peu plus encore et ne pas le laisser caché trop longtemps.

Jeune Juliette est un film sur la différence réalisé avec profonde délicatesse. Il ne manquera pas de vous séduire, en prouvant ainsi que nous avons tous bien besoin de savoir sortir de nos maîtres étalons et opter davantage pour l’inclusivité. Un ravissant long métrage donc on ressort en se sentant tout simplement bien !