Un film à voir surtout comme un méga divertissement drolatique fort bien réussi, qui ne se prend pas au sérieux mais qui, si on le veut bien, peut aussi faire un tantinet réfléchir.

Le destin de quatre lycéens en retenue bascule lorsqu’ils sont aspirés dans le monde de Jumanji. Après avoir découvert une vieille console contenant un jeu vidéo dont ils n’avaient jamais entendu parler, les quatre jeunes se retrouvent mystérieusement propulsés au cœur de la jungle de Jumanji, dans le corps de leurs avatars. Ils vont rapidement découvrir que l’on ne joue pas à Jumanji, c’est le jeu qui joue avec vous… Pour revenir dans le monde réel, il va leur falloir affronter les pires dangers et triompher de l’ultime aventure. Sinon, ils resteront à jamais prisonniers de Jumanji.

C’était l’effervescence devant et à l’intérieur du Grand Rex le mardi 5 décembre à l’occasion de l’avant première mondiale de Jumanji : bienvenue dans la jungle. Transformation de la salle mythique parisienne et de ses 3000 places en une sorte de temple au cœur d’une forêt équatoriale, show de tambours puis des trois stars américaines présentes, Dwayne « The Rock » Johnson, Kevin Hart et Nick Jonas. Tout était fait pour répondre à l’attente et à la frénésie d’une foule foncièrement heureuse de participer à l’événement. Puis près de deux heures pour découvrir dans des conditions optimums le nouveau bébé de Jake Kasdan, réalisateur américain grand spécialiste ès comédie 100% décomplexée et, pour la petite histoire de calendrier des sorties ciné, fils de Lawrence Kasdan – notamment scénariste de Star Wars : épisode V et VI. Deux heures où je retiens en priorité une somme d’éclats de rire du public assez magistrale et rare… il y a là, je crois, un indice de réussite incontestable, puisque ce film est avant tout une vraie comédie d’aventure familiale.

« Dans la jungle tu attendras, un cinq ou un huit te délivrera… ». Derrière cette énigme se cache l’un des jeux mais aussi l’un des films les plus cultes du cinéma : Jumanji. Plus de 20 ans après donc, il est de retour sur grand écran afin de nous replonger dans son univers magique tout en se refaisant une sacrée beauté. Car, si Jumanji : bienvenue dans la jungle est bien présenté avec insistance par l’animateur de la soirée comme la suite de Jumanji, le jeu de table a été transformé cette fois-ci en un vieux jeu vidéo. Cette mutation du jeu de dés en cartouche électronique dans les premières minutes du film vient du fait que l’argument fantastique n’est plus l’immersion des éléments du jeu dans la réalité mais, à l’inverse, celle de joueurs dans un univers virtuel. Le quatuor formé au départ par Alex Wolff, Madison Iseman, Ser’Darius Blain et Morgan Turner (peinture soit dit en passant assez caricaturale mais tout à fait significative de la génération à laquelle s’adresse en tout premier lieu le long métrage) disparaît très vite pour s’incarner dans un quatuor fort différent et décapant. Celui de leurs avatars virtuels, qui représentent d’ailleurs eux aussi de pures caricatures propres au cinéma d’aventure et à ses déclinaisons vidéo-ludiques et élargissant par là-même très clairement le public visé. Dwayne Johnson, Jack Black, Kevin Hart et Karen Gillan entrent alors en scène et dans le jeu (c’est le cas de le dire) et vont, sans discontinuer, tenir le spectateur en haleine, lui donnant de s’attacher à leurs personnages face aux enjeux du scénario très classique mais néanmoins idéalement construit dans ce contexte particulier du jeu d’aventure.

Je l’ai déjà dit et je le répète…Jumanji : bienvenue dans la jungle a été fait pour nous faire rire et ça fonctionne ! Mais l’aventure est aussi le credo de Jumanji… Alors le film nous transporte dans un univers où l’on n’a pas le temps de souffler. Il comporte d’ailleurs beaucoup de clichés de films d’actions comme une course-poursuite avec des explosions, de la bagarre, une fuite en hélicoptère et même une ruée de rhinocéros, clin d’œil au premier opus. Mais encore, derrière ces pitreries, rocambolesques aventures et effets spéciaux éclatants apparaissent des thématiques bien plus profondes et humaines, si on veut y prêter attention, conduisant ainsi le célèbre Wall Street Journal à dire : « Cette suite s’avère être une comédie de mœurs, entre autres choses, et c’est agréable en plus; un film qui vous fera rire et vous captivera. » En particulier toute une réflexion fort intéressante sur la prise de confiance en soi par les actions collectives et réciproques auxquelles viennent s’ajouter le sens du sacrifice. Comme pour nos quatre héros, cette aventure dans la jungle a de quoi en marquer plus d’un !

Alors, osez tenter l’expérience Jumanji, en partant du principe qu’il ne faut pas y aller en cherchant à retrouver l’original mais en acceptant surtout de se laisser prendre et surprendre…

Et je terminerai avec la reprise de ces lignes de The Wrap, site d’information sur les divertissements et les médias : « La tâche était de faire un film d’aventures familial qui pourrait servir de véhicule à d’importantes vedettes du grand écran, un projet qui devrait faire du bruit et nous tenir joyeusement en haleine jusqu’à la fin. Le fait que celui-ci se tienne avec autant de charme est ce qu’on pourrait appeler un miracle du cinéma populaire. »