Lorsqu’apparait un nouveau film d’un genre aussi typé que le western, le spectateur se pose deux questions : Est-ce un vrai western ? Apporte-t-il quelque chose de nouveau au genre ? 

Jusqu’au bout du monde est bien un western en ce sens qu’il reprend les lieux, les personnages et les actions du genre. On retrouve les montagnes et les rochers du western classique, la bourgade poussiéreuse, le saloon mal famé et la prison délabrée, les bons et les méchants, le riche propriétaire sans scrupule et son fils ivrogne, violeur et tueur, le maire pourri et le juge corrompu et, face à eux, les habitants terrifiés et le justicier venu d’ailleurs.

Le décor est planté, les personnages sont en place, le drame peut se dérouler. Et c’est dans ce déroulement que le film innove. D’abord sur la forme, à l’opposé des westerns classiques dont le déroulé est parfaitement linéaire, le film se déroule sur deux chronologies parallèles, et même trois si l’on ajoute les flash-backs sur l’enfance de Vivienne.

Le film débute par deux actions indépendantes mais concomitantes : la mort de Vivienne et le massacre perpétué par Weston Jeffries dans le saloon. A partir de là, le film va se dérouler sur deux temporalités, le futur avec la traque de l’assassin par Olsen, le passé avec l’histoire d’amour vécue par Vivienne et Olsen.

Si la traque est assez classique (si ce n’est que le duel final implique un justicier encombré d’un petit enfant), c’est sur l’histoire du couple que le film se démarque complètement du western classique. Vivienne est le personnage principal du film.

Ni épouse soumise, ni putain, ni institutrice, les héroïnes traditionnelles du western, elle est une femme indépendante, avide de liberté et soucieuse de travailler pour la gagner, dans un monde d’hommes brutaux, plein de dangers pour une femme seule. Elle forme […]