Aviez-vous toute l’ossature du livre dès le départ ?
Karine Tuil : Je n’ai jamais le livre en tête quand je commence à l’écrire. Le point de départ était un fait divers. En 2016, un procès a eu lieu aux États-Unis. Un étudiant brillant de Stanford était accusé d’agression sexuelle envers une jeune fille lors d’une soirée sur le campus. Il a été condamné à six mois de prison dont trois ferme. Cette affaire m’a donné envie d’aller plus loin. J’ai assisté à des procès d’assises. Comme j’ai étudié le droit avant la littérature, ces procès me passionnent. Ils disent beaucoup de notre société. J’avais envie de faire une lecture romanesque d’une grande affaire judiciaire.
Qui est la victime ?
Karine Tuil : C’est Mila la victime. Le verdict prouve la culpabilité. Mais je suis d’accord avec ta question. Le sujet du livre, c’est la zone grise, même si je n’aime pas beaucoup cette […]