Près d’un demi-siècle après sa mort le 10 décembre 1968, Karl Barth, l’une des plus grandes voix de la théologie chrétienne au siècle dernier, fascine et rebute toujours et encore. Son œuvre si vaste donne le tournis et a de quoi effrayer toute personne qui cherche une porte d’entrée. Comment accéder à cette figure et à cette pensée toujours en mouvement?
Christiane Tietz propose la piste biographique, avec une grande maestria et sans passer sous silence les zones d’ombre du pasteur et professeur bâlois, notamment son «ménage à trois» durant les dernières décennies de sa vie. Suivre l’existence et la réflexion du théologien devient alors à la fois aisé et passionnant.
À celles et ceux qui se demandent comment faire de la théologie après les grands cataclysmes du XXe siècle et au moment où les institutions ecclésiastiques s’inquiètent de leur avenir, Karl Barth n’apporte pas de solution toute faite, mais indique comment continuer de chercher à comprendre l’Évangile au milieu de très graves crises. Faire de la théologie, c’est tout à la fois s’ériger contre tout ce qui défigure l’être humain, et c’est aussi, plus fondamentalement encore, s’orienter toujours à nouveau vers le «oui» de Dieu vis-à-vis du monde et de l’humanité.