Le film s’inspire de très près de personnages réels – Maria Altmann et Randol Schoenberg, pour commencer, ainsi que le tableau et son sujet – et d’événements avérés, tels les dispositifs légaux mis en place par plusieurs pays, dont l’Autriche, pour reconnaître la recevabilité de requêtes en restitution autrefois sans espoir.
Convaincus de la sincérité de Maria Altmann, et de l’obligation cinématographique d’un heureux dénouement, nous nous doutons dès le début que la vieille dame et son jeune chevalier servant auront gain de cause ; il ne devrait donc pas y avoir grand suspense. Mais notre intérêt est excité tout au long du récit par la variété des arguments mis en avant par les deux camps, et surtout par notre indignation devant la résistance obstinée des autorités autrichiennes à faire le geste attendu d’elles – quelles que puissent être les considérations juridiques applicables au cas. Cependant il suffit de penser aux nombreux trésors exposés dans les grands musées français, par exemple, et aux conditions dans lesquelles ils furent jadis acquis, pour mieux mesurer les susceptibilités associées à ce genre de revendications a posteriori. L’éloignement dans le temps, les mœurs de l’époque, les circonstances peuvent certes différer : jusqu’où cela affecte-t-il le fonds ? […]