La crise de confiance envers les médias et le succès de la « réinfosphère » interrogent. Pourquoi, pour un nombre grandissant de citoyens, journaux et journalistes sont-ils de moins en moins crédibles? Dans un essai corrosif et stimulant paru récemment en poche, Ingrid Riocreux décrypte la « langue des médias », à l’origine du malaise.

La première raison tient à une forme de naïveté. On a pu croire – et certaines chaines le revendiquent – que l’information était un rapport objectif et brut des événements. Rien n’est moins vrai, l’information n’est pas neutre : les événements sont sélectionnés (parmi d’autres), hiérarchisés, et n’existent que par le discours qui les construit. Dans son essai, Ingrid Riocreux compare l’information médiatique à une vitre, qui, bien que transparente en apparence, oriente notre regard et notre perception.

Cette orientation transparaît dans une multitude de petits faits de langue, auxquels nous ne prêtons pas attention, et qu’elle décrypte à partir d’exemples récents. Son attention se porte tout d’abord sur […]