Au sein du poétique et significatif acronyme d’Orchestre, 4 ou 5 soignants psychiatriques très motivés et intervenant deux par deux se sont donnés pour mission de porter secours à tel ou tel patient quand il se trouve confronté dans sa vie quotidienne à un souci dont l’ampleur peut refléter un malaise existentiel. Ainsi découvrent-ils tous les mercredis l’intimité de certains de ceux que le spectateur a pu croiser sur l’Adamant. Ils n’arrivent pas chez eux en blouse blanche mais avec une mallette à outils, un moyen de reprendre contact avec des personnes qui, parfois en proie à des hallucinations, se replient chez elles et peuvent incommoder leur voisinage.
Ces embarras, souvent en lien avec une forme d’expression artistique des patients qui est leur prolongement symbolique, sont illustrés ici chez 4 d’entre eux. Patrice, depuis des années, écrit chaque matin un poème en alexandrins, qu’il retranscrit chez lui sur sa machine à écrire ; jusqu’au jour où celle-ci se bloque, et bientôt plus de huit mille poèmes s’entassent dans des chemises. Muriel, qui vit en foyer d’accueil, est remarquable par son humour et son sens de la répartie ; mais lorsque son lecteur de CD tombe en panne et la prive de sa musique, elle va déprimer. Frédéric, homme blagueur et affable aux multiples talents, est […]