Il est lui-même un grand marcheur qui a parcouru longuement la Bretagne où il réside et en connaît les milles légendes. Au cœur des ouvrages du journaliste et écrivain Bernard Rio, le patrimoine dans sa pluralité et l’environnement. Il a notamment contribué à la partie celtique du Dictionnaire critique de l’ésotérisme publié par les Presses universitaires de France (PUF). En 2021, il est l’auteur d’un nouvel d’un essai aux éditions Muséo : « Marcher ». Un nouveau livre, nourri par ces nombreuses années de recherches, qui donne envie de partir, de mettre un pied devant l’autre, des sentiers bretons à la Provence mais aussi de cheminer intérieurement.

Une forme de prière

Pour lui, la marche est un exercice physique mais aussi mental dont la fonction première, raconte-t-il au journal Libération, est de « réactiver la mémoire d’un territoire sacré ». Car un chemin n’est pas le fruit du hasard. Un autre promeneur avant nous l’a parcouru dans une visée précise. En marchant, on part dans un ailleurs, peut-être un peu plus haut. On retrouve notre liberté d’agir par le mouvement, nos rêves. On quitte un temps les injonctions et prescriptions de la société, à ce qui nous ramène à la terre, plus bas. D’un pas à l’autre, sans nous en rendre compte, on entre dans l’oraison, cette forme de prière qui met « l’âme en déraison ». Bernard Rio voit les pèlerinages d’ailleurs comme des offrandes afin d’accomplir un vœu ou honorer une promesse. Son livre est un éloge de la marche, acte si simple, ouvert à tous et véritable outil spirituel.

« Marcher », de Bernard Rio, éditions Museo, 2021