Martin Luther considérait le chant comme la prédication du peuple. À l’image des vitraux des cathédrales, qui s’adressent aux fidèles pour les instruire, les cantiques ont des vertus pédagogiques. Pour cette raison, selon Luther, il fallait chanter en langue vulgaire et non en latin.
La mode des psaumes
Au XVIe siècle, Clément Marot et Théodore de Bèze à sa suite s’attachent à mettre le psautier en musique. De la sorte, les psaumes acquièrent une allure tout à fait moderne. Le goût pour ce type de cantiques se prolongera jusqu’aux XVIIe et même XVIIIe siècle. Puis une phase de réveil suivra dans la première moitié du XIXe siècle.
Les cantiques sont alors entraînants, faciles à chanter, avec une tessiture adaptée à une assemblée. Les paroles se veulent confiantes, très évangéliques. « C’est un chant plutôt professant », résume Daniel Schrumpf. Ce pasteur, qui exerce à la paroisse de Sèvres (92), a entamé un travail de longue haleine en constituant un carnet avec les chants adoptés par l’assemblée au fil du temps.
La fin du XIXe siècle sera particulièrement prolifique. C’est à cette époque que les best-sellers « Dieu tout-puissant », composé par le Suédois Carl Boberg, et « À toi la gloire », du Suisse Edmond-Louis Budry,voient le jour. Parfois aussi, les cantiques livrent le récit du drame de la vie. Cependant, la mélodie est toujours […]