Depuis un siècle, le métier de la médecine a changé. Jadis, tout se traitait entre le médecin et le patient. L’avis des familles ne comptait guère. Quand le médecin ne pouvait rien il s’en tenait à des palliatifs. Au-delà, il n’y avait plus qu’à garantir au malade l’atténuation de ses douleurs et tout le confort possible. Évidemment, on ne parlait pas de mort, annonce jugée dévastatrice…

Peu à peu, les choses ont changé. La technicité de la médecine contraint aujourd’hui à déplacer plus qu’avant les malades vers les hôpitaux. Jadis, la plupart des malades mouraient chez eux. Aujourd’hui c’est à l’hôpital qu’ils sont placés. Changement traumatisant car la mort est traditionnellement un événement familial. Ce déplacement du lieu des soins vient aussi de ce que la priorité ancienne était à ceux qu’administraient les aides-soignants soucieux d’abord de la douleur et du « moral » des malades, sensibles à la gentillesse du personnel. Voilà que la première […]