2. Parodie de religion à l’ère du vide

Car oui, la Coupe du monde active une communion de type mystique, les joueurs sont des demi-dieux dont la gloire communique un supplément d’existence à ceux qui les vénèrent ; oui le calendrier est un calendrier liturgique et la coupe des vainqueurs une sorte de calice des forts.

Mais la religion, comme les religions séculières que furent les totalitarismes, pointaient un au-delà, s’articulaient à un idéal ou à une transcendance. Le football, lui, ne pointe vers rien. Il est une monade, repliées sur elle-même, sur son propre néant. Ainsi, il n’est qu’une « parodiede religion pour l’ère du vide » : vide du jeu, vanité des paroles et des commentaires, néant de l’événement, nullité du sens. Sa vanité devrait nous sauter à la gorge.

Cette parodie de religion est la religion de l’ère du vide : elle célèbre du rien en instrumentalisant l’instinct grégaire de l’homme. L’homme-foule, excessivement dangereux car il ne s’appartient plus mais appartient à l’ensemble, dont on ne sait plus qui le […]