Ce 4ème long métrage de Nadav Lapid est un véritable cri de rage et un coup de poing pour le spectateur. Un film audacieux, qui veut sortir des chemins balisés du cinéma, qui est d’une grande richesse à la fois sur la forme et sur le fond.

Tout d’abord c’est un film d’une très grande beauté formelle. La première scène est à cet égard époustouflante. La caméra suit en plongée une jeune femme à moto qui va à toute allure dans les rues de Tel Aviv sous une pluie battante, dans le bruit et la fureur, une caméra qui semble elle-même prendre l’eau et déformer l’image. Des images somptueuses du désert de l’Arava, au sud d’Israël. Des mouvements de caméra très audacieux : une caméra qui tourne sur son axe, virevolte, saute dans les airs, tombe, se relève, passe du ciel au soleil, filme des corps toujours en mouvement, en gros plans, en plans fixes, en pied, des corps qui luttent ou dansent avec une grande sensualité (l’acteur principal est également chorégraphe et danseur). Une caméra qui […]