Antoine, un cinéaste se retrouve à Alger, sa ville natale. Accompagné de son jeune fils, il doit présenter son nouveau film, qui retrace son enfance dans l’Algérie d’hier. Le film ressuscite tout un univers touchant et une galerie de portraits hauts en couleurs. Le cinéaste se promène dans la ville, et à travers les souvenirs d’un petit garçon pas tout à fait comme les autres, il revit et faire revivre des moments de bonheur, de rires et de larmes.

Tendresse et famille à l’honneur

Le classicisme d’un beau film, d’une belle histoire, avec de grands acteurs (tous jeunes ou si confirmés), où les sourires côtoient les larmes, où les émotions construisent un récit… tout ça fait un bien fou, croyez-moi ! C’est l’expérience de ces deux heures passées à déguster ce qui s’apparente très clairement à l’histoire d’enfance d’Alexandre Arcady, à Alger, les quelques mois précédents le déracinement à venir. Une histoire donc, sous fond de souffrances, de violence, mais où le regard d’un enfant nous porte vers autre chose fait de tendresse, de découvertes, et de famille.

Le Petit Blond de la Casbah est porté par un casting de tout premier choix avec, évidemment une ribambelle de comédiens proches d’Arcady, mais aussi la grande Marie Gillain qui éblouit l’écran. Il y a aussi la justesse de tous ces enfants et, en particulier, du jeune Léo Campion qui incarne ce « petit blond » et devient l’axe par lequel passe les souvenirs d’antan… Mais l’autre star incontournable n’est autre que Jean Benguigui dans un rôle totalement déroutant et finalement très touchant. Cette grand-mère qui parle peu mais qui est là. Qui se tient difficilement debout, qui a besoin de soutien mais qui, pourtant, est finalement le socle et le lien. Derrière son personnage se joue sans doute une métaphore beaucoup plus importante qu’il n’y parait…

Un éloge du cinéma

Arcady, via notamment ses décors naturels, nous offre ici un émouvant voyage dans un Alger magnifique du passé, mais aussi du présent, grâce aux scènes de retour jouées par Patrick Mille. Ce regard vers un passé nostalgique devient une histoire d’amour, parfois un cri déchirant, une ode à la tendresse d’une famille malmenée mais unie et forte. Discrètement mais sûrement… Arcady y sème un éloge du cinéma, qui transporte, libère, touche droit au cœur, et qui se résume dans les yeux du petit blond, seul face à l’écran, à la découverte de Jeux interdits alors qu’un attentat tue devant le cinéma… c’est aussi Babeth s’en va-t-en guerre ou La vache et le prisonnier qui ne sont pas choisis évidemment par hasard, mais disent chacun un peu de cette autre histoire qui se vit pour le jeune Antoine.

Et enfin… il y a ce violon… cette douce mélodie qui guide notre voyage dans les souvenirs d’Arcady. Une bande originale très soignée d’Armand Amar qui participe au fait de faire de ce Petit Blond de la Casbah un doux moment si bienvenu.