Edward Zwick a réalisé avec beaucoup de réalisme et de vigueur un biopic très intéressant sur le plan documentaire et historique. La reconstitution est très soignée. On voit Bobby Fischer, Mozart des échecs, devenir peu à peu — la Guerre froide s’étant durcie dans les années 1970 — l’espoir des USA face au talent traditionnel des Russes en la matière. Mais Fischer, qui vivait avec sa mère et avait peur des femmes, était aussi terriblement fragile et incapable d’assumer une vie hors des échecs, ce qui rendait ses relations avec les autres exécrables. Sa santé mentale se détériora et il montra de plus en plus de signes d’une paranoïa, alimentée par la pratique des écoutes venues de Moscou. Il avait notamment l’habitude de démonter les téléphones pour chercher les micros dans ses chambres d’hôtel. […]