À l’âge de 18 ans, Pierre Lucien Cayrol monte à Paris afin de préparer Polytechnique. À l’issue de ses études, il devient officier du génie à Metz, puis dans l’Est algérien où il construit des routes, et encore à Cherbourg, en Corse, à Montpellier, Sète et Port-Vendres. Durant cette période, il écrit à sa famille restée à Carcassonne 180 lettres qui font connaitre un jeune homme attachant. C’est là le premier intérêt de ce livre.
De grands personnages figurent dans cette correspondance : le roi Louis-Philippe, Armand Barbès et François Arago, Napoléon III et le bandit corse Massoni. Sans oublier la merveilleuse tragédienne Rachel.
Mais le principal intérêt de ces lettres est ailleurs. Pierre Lucien est le témoin et l’utilisateur des progrès réalisés dans tous les domaines, qu’il s’agisse du transport de passagers et de marchandises, de la transmission du courrier par la poste et des nouvelles par le télégraphe, de la vaccination et des cures thermales, de la lutte contre l’épidémie de choléra, du daguerréotype et des magasins de prêt-à-porter. Le lecteur découvre les progrès en même temps que l’auteur de cette correspondance qui fournit un éclairage concret sur l’évolution des conditions de vie de la société française.
Professeur émérite à l’université de Toulouse-Jean-Jaurès, Rémy Cazals a découvert des personnages inconnus ou méconnus et a publié les écrits qu’ils nous ont laissés. Parmi eux, le poète Venance Dougados, la militante féministe Marie-Louise Puech-Milhau, Gustave Folcher combattant de la Deuxième Guerre mondiale, le tonnelier Louis Barthas caporal en 1914-1918.