L’avenir de Marguerite, brillante élève en Mathématiques à l’ENS, semble tout tracé. Seule fille de sa promo, elle termine une thèse qu’elle doit exposer devant un parterre de chercheurs. Le jour J, une erreur bouscule toutes ses certitudes et l’édifice s’effondre. Marguerite décide de tout quitter pour tout recommencer.
Que du bonheur à voir ce film qui vient comme une bouffée d’air pur, sans la pression de la Compétition, juste offert dans une bien belle séance spéciale. Anna Novion, qui signe là son troisième long métrage, après Les grandes personnes en 2007 et Rendez-vous à Kiruna en 2011, nous dirige vers l’univers des mathématiques et de ces chercheurs qui passent leurs vies à prouver des théorèmes fait de chiffres et de signes, qui permettent de dire l’univers, de placer des semblants de limites à cet infini vertigineux.
Bon, j’avoue… présenté de la sorte, à moins d’être soi-même un matheux convaincu, l’envie qui vous pousse dans une salle obscure ne sera pas forcément au rendez-vous… Mais, pourtant, c’est tout l’inverse de ce que l’on imagine. Alors oui les grands tableaux noirs qui se remplissent à la craie blanche et qui envahissent jusqu’au moindre recoin d’un petit appartement parisien, sont bien là.
Mais au-delà des maths c’est Marguerite qui remplit l’écran. Jeune prodige, insécure, fragile et maladroite dans ses relations humaines, elle est telle la fleur éponyme face au risque de faner et mourir ou de s’ouvrir à un soleil qui n’attends que de lui offrir ses rayons de vie et laisser alors son doux parfum et sa beauté produire ses effets sur ceux qui la voient et s’en approche. Mais sacré défi… surtout quand la blessure d’un abandon paternel reste durement enfouie au fond du cœur et provoque une crainte permanente d’être trahie à nouveau.
Le reste est à découvrir prochainement sur les écrans, et à ne pas manquer… vraiment ! On y trouve dans le désordre du mahjong, une danseuse sublime, des chiffres et des symboles (évidemment), de l’amitié, de l’amour, de la tendresse, une vraie poésie, des cuivres (je parle de musique là !), des sourires, et des acteurs comme on les aime ! Un trio en particulier (qui n’occulte absolument pas les autres, tout aussi bons) fait de Darroussin, Frison et une merveilleuse Ella Rumpf, pleine de charme et d’une justesse impeccable.
Un grand bravo à Anna Novion pour une brillante réalisation.