Compte-rendu de Jean-Claude Widmann, paru dans la revue LibreSens n°236 de mars-avril 2018
Nous avons beaucoup cru, avec Barth et quelques autres, que l’Église confessante avait sauvé l’honneur des protestants allemands au temps du nazisme et de la Guerre. La vérité est moins brillante. C’est ce que montre ce livre utile.
Deux raisons majeures ont rendu très difficile la résistance des protestants à l’horreur nazie. La première est la puissance du nationalisme allemand. Pour en prendre la mesure il faut songer au traumatisme qu’a représenté, au-delà du Rhin, la défaite de 1918. Une seule explication : le « coup de poignard dans le dos. » Et qui tenait le poignard ? Bien sûr il s’agissait de trouver les responsables et de préparer la revanche. Que se présente un homme à poigne et le pouvoir lui tombera dans les mains, y compris de la part des protestants. Il faut bien observer que, dès le début, ce nationalisme virulent est teinté d’antisémitisme. L’autre raison vient de l’histoire. Le protestantisme allemand est issu de Luther, et celui-ci, à la suite de […]