«Que Dieu tout-puissant daigne envelopper notre œuvre de sa grâce, forger en nous une volonté juste, bénir notre discernement et nous rendre heureux dans la confiance de nos peuples. Amen.»
Tenus lors d’un discours radiodiffusé en 1933, ces propos d’Adolf Hitler illustrent toute l’ambiguïté du régime hitlérien à l’égard du christianisme: le nazisme était-il une idéologie fondamentalement hostile à la religion chrétienne ou a-t-il au contraire su exploiter les tendances les plus profondes de l’âme religieuse allemande? Quant aux Églises chrétiennes, ont-elles été ces lieux de résistance au totalitarisme dont les historiens d’après-guerre ont si volontiers chanté les louanges ou bien n’ont-elles été finalement que l’un des nombreux rouages d’une société dévouée tout entière à son Führer?
Ce sont ces questions que l’historien allemand Christoph Strohm aborde dans ce petit livre, devenu un classique outre-Rhin depuis sa publication en 2011. Sans compromission mais sans non plus entamer le procès des acteurs historiques, son propos se veut également une introduction simple d’accès à cette page sombre de l’histoire du christianisme au XXe siècle.