Original, éblouissant par sa forme, sans cesse surprenant et inattendu, ce premier film de Itsaso Arana est une merveille. La première puce à l’oreille, si je puis dire, vient de son générique et de la découverte de l’identité des noms des actrices du film et de ceux des comédiennes qui vont répéter la pièce dans le film, pièce écrite et dirigée par… Itsaso. Est-ce déjà l’indice d’un miroitement des réalités ? Sans doute. Car cette interrogation sur la nature fluctuante du visible se pose dès les premières images, devant cette grille fermée où les cinq jeunes femmes attendent l’apparition de la petite Julia qui, leur apportant la clef comme dans un conte, semble leur donner accès à un monde inconnu.
Et cette traversée des mondes se poursuit quand, après avoir pris possession de la grande maison déserte où elles vont vivre, les comédiennes revêtent les éclatantes robes à crinoline de leurs rôles (tout en gardant leurs baskets !) et gagnent le dix-huitième siècle où va se dérouler la pièce. Un dix-huitième siècle dont la reconstitution passe par le lit […]