« Henry, par la grâce de Dieu roy de France et de Navarre… » Les premiers mots de l’édit de Nantes sont bien connus des protestants. Mais voir de ses yeux ce texte signé en 1598, à l’encre aujourd’hui passée, a quelque chose d’émouvant, de solennel. Ce prêt des Archives nationales est l’un des nombreux documents d’exception présentés dans l’exposition « La haine des clans », qui s’est ouverte au public le 5 avril au musée de l’Armée, à Paris.
En dix thèmes, les commissaires parviennent avec pédagogie à guider le visiteur à travers les méandres du surgissement de la Réforme dans le royaume de France et des violents conflits qui en résultent. Si la dimension sociale de la Réforme en France aurait sans doute gagné à être creusée davantage, l’exposition, musée de l’Armée oblige, fait la part belle aux rivalités aristocratiques et aux affrontements militaires. Les désaccords théologiques s’affichent jusque sur le champ de bataille, comme en témoignent deux plastrons exposés côte à côte : l’un, d’un gentilhomme espagnol catholique, exhibe une vierge à l’enfant ; l’autre, porté par un officier de lansquenet germanique protestant, est orné d’un homme en armes à genoux priant au pied de […]