Les Olympiades, le nouveau Jacques Audiard, fait partie des nombreuses (bonnes) sorties de ce 3 novembre. Le récit d’histoires d’amour d’aujourd’hui au cœur des Olympiades, un ensemble de tours du 13è arrondissement de la capitale.
Jean-Luc Gadreau
02/11/2021
Le blog de Jean-Luc Gadreau
Adaptation d’un roman graphique américain d’Adrian Tomine Les Intrus (qui est à l’origine un recueil de six histoires), Les Olympiades se positionne au cœur des monolithes de béton du 13ème arrondissement – et, entre eux, les toits bas et incurvés de La Pagode qui dessert l’importante population chinoise et vietnamienne du quartier. C’est là, à Paris sa ville natale, que Jacques Audiard revient, après un détour par le cinéma anglophone avec le sous-estimé Les Frères Sisters. Dans ce quartier, la vie ordinaire s’y déroule : fêtes d’anniversaire, soirées tranquilles devant la télévision, et même une séance privée de karaoké, alors qu’Émilie (Lucie Zhang), nue sur le canapé, chante une ballade orientale traditionnelle, et que son amant Camille (Makita Samba) la rejoint. Qu’est-ce qui les a amenés tous les deux jusque-là ? « C’est comme ça que ça a commencé » et l’intrigue remonte alors quelques semaines en arrière, lors de l’entretien de Camille comme colocataire potentiel de l’appartement d’Emilie. L’alchimie est évidente dès les premières secondes. La fougueuse Émilie et le brillant Camille forment le premier côté du quadrilatère romantique principal du film. Il ne faut pas longtemps avant de rencontrer les deux autres sommets. Il s’agit de Nora (Noémie Merlant), une agent immobilière bordelaise qui prend un nouveau départ à l’aube de la trentaine avec la reprise d’études à Paris, et d’Amber Sweet (Jehnny Beth), une star du sexe en ligne à laquelle Nora ressemble un peu. Les vies de ce quatuor se croisent de manière toujours passionnante et surprenante, grâce notamment à la volatilité fondamentale des jeunes urbains contemporains.
Si le sexe tient une place importante dans le film et la vie de ces jeunes urbains, il n’est pas aussi désinvolte et insouciant qu’ils aimeraient le laisser croire. Mais, par ailleurs, ce n’est pas tant le sexe qui est au centre de l’attention – d’accord, peut-être un peu – mais bel et bien les sentiments qu’il engendre : la façon dont il peut soulager la solitude mais laisser un vide plus grand, comme la descente d’une drogue (il y en a un peu aussi). La façon dont il peut rapprocher les corps tout en éloignant les âmes, et la fragilité d’un lien lorsqu’il est construit sur la chimie sexuelle et pas grand-chose d’autre. Audiard nous fait percevoir que ces jeunes milléniaux sont tous à leurs manières à la recherche de quelque chose, d’une sorte de connexion, physique ou virtuelle. Si le zapping permet à priori de se protéger, leur besoin profond commun se situe dans la nécessité de réparer des blessures personnelles. Un sentiment de perte s’insinue, un passage de génération. Camille pleure tranquillement la mort récente de sa mère, Nora cache un secret douloureux, la grand-mère d’Emilie sombre dans la démence, et Amber est désespérément seule derrière son écran. Ce sont là des portraits d’une jeunesse en quête d’elle-même. Sans dévoiler plus qu’il n’en faut, Audiard réussit à dépeindre une génération qui peine avec l’amour, mais il nous donne pourtant aussi de croire que tout n’est pas perdu, que dire encore « Je t’aime » aujourd’hui est possible et qu’il est bon d’espérer.
Audiard nous prouve une fois de plus qu’il gère son cinéma avec une aisance exceptionnelle et un style imparable, s’entourant de grands talents jeunes ou confirmés à tous les degrés de son ouvrage. Tout est beau ici. La musique notamment de Clément Ducol et de Rone qui est un véritable écrin sonore sur mesure pour l’histoire. Et la photo évidemment, Audiard travaillant pour la première fois en noir et blanc, avec une référence comme directeur photo en la personne de Paul Guilhaume, le réalisateur fait un choix intéressant qui donne étonnamment une « couleur » particulière qui devient atmosphère et participe au rendu de l’histoire. Ce n’est clairement pas qu’un choix esthétique ou un petit caprice artistique. Ces tours parisiennes en noir et blanc nous rappellent évidemment le regard de Mathieu Kassovitz avec La Haine… mais ici s’arrête la ressemblance, Les Olympiades faisant le choix de l’amour… quoi qu’en y réfléchissant, un autre point commun pourrait être que Les Olympiades, lui aussi, est un film qui marque les esprits.
Alors, oui, ce n’est peut-être pas l’une des œuvres majeures d’Audiard – en comparaison avec Un Prophète ou De battre mon cœur s’est arrêté – mais Les Olympiades est indéniablement un film qui parle du moment présent, de l’époque que nous vivons aujourd’hui. Avec la montée inexorable des applications de rencontre et autres propositions numériques, et toutes les abrasions psychologiques qui en découlent, il pose des questions importantes, notamment sur ce rapport entre technologie et « relations amoureuses ». Mais Audiard ne porte évidemment aucun jugement ou ne devient donneur de leçons, et il n’y a rien de trop didactique ici. Le film raconte une romance plurielle d’aujourd’hui… à chacun d’y repérer maintenant ce que son cœur lui dicte.
Le film suit un couple séparé qui continue pourtant de coexister au sein d’une famille recomposée autour de leurs trois enfants. Une chronique familiale où le quotidien se fissure doucement et où la nature devient le miroir des émotions enfouies.
Multi récompensé au Festival de Cannes 2025, "L’Agent secret" sort en salles ce mercredi. A la fin des années 70, le portrait d'un homme traqué dans le Brésil étouffant de la dictature militaire.
Le documentaire Girls for Tomorrow, réalisé par Nora Philippe, plonge dans l’univers des jeunes femmes en quête de liberté, d’ambition et de choix de vie. À travers le regard de la réalisatrice, le film interroge la maternité, le féminisme et la transmission. Il sort en salles ce mercredi 10 décembre.
Dans Louise, Nicolas Keitel signe un film sensible sur l’enfance fracturée, les identités recomposées et le vertige de renouer avec ceux que l’on a laissés derrière soi. Diane Rouxel y offre une interprétation bouleversante, entre retenue et intensité, qui porte tout le film. Au cinéma le 10 décembre.
Un drame familial sobre et vibrant dans lequel Camille Cottin incarne une femme dépassée, contrainte de recueillir ses neveux après la disparition de leur mère. Au cinéma le 3 décembre.
Après les nombreuses accusations de violences sexuelles perpétrées par l'Abbé Pierre sur des femmes et des enfants, se dévoile également la manière parfois opaque dont l'homme d'Église gérait l'argent et les dons envoyés pour Emmaüs.
Face aux menaces d'action militaire et aux saisies de pétroliers par les États-Unis, le représentant du Venezuela à l'ONU, Samuel Moncada, a dénoncé la politique de Donald Trump qui agit « en dehors du droit international ».
Mardi 23 décembre, le Sénat et le Parlement se sont mis d'accord pour faire adopter le projet de loi spéciale, reconduisant le budget 2025, en attendant le véritable projet de loi de finances qui doit être discuté en janvier 2026.
Comme Noël, une question revient chaque année en Église : comment donner du sens à cette fête, au-delà des habitudes ? Elio Jaillet, pasteur et théologien, vous propose une réflexion partant de Pâques. Parce que c’est là que Noël commence.
Nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations des appareils. Nous le faisons pour obtenir des statistiques de visites et améliorer l'expérience de navigation. Consentir à ces technologies nous autorisera à traiter des données telles que le comportement de navigation ou les ID uniques sur ce site. Ne pas consentir ou retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines fonctionnalités.
Fonctionnel
Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’utilisateur.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’utilisateurs afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.