Au moment de la défaite de juin 1940, l’attitude des protestants fut celle de la majorité des Français : faire confiance au Maréchal Pétain. Mais la rupture avec le régime de Vichy fut précoce, déclenchée par la persécution des juifs.

L’adhésion puis la rupture avec le régime de Vichy

L’Église Réformée de France (ERF) affirme « la nécessité de soutenir la France dans cette guerre qui lui a été imposée ». Après l’effondrement de l’armée française en juin 1940, le régime de Vichy apparaît légitime, et certains thèmes de la Révolution Nationale, comme la devise « Travail, Famille, Patrie » sont jugés, pour un temps, favorablement par quelques pasteurs. Comme la majorité des Français, la communauté protestante, durant l’été 1940, est « maréchaliste ».

La rupture avec le régime de Vichy apparaît dès l’automne 1940, déclenchée par les lois antisémites officialisées par les instances dirigeantes en mars 1941. Au nom de l’ERF, le pasteur Marc Boegner écrit une lettre de solidarité au grand rabbin Isaïe Schwartz et une lettre de protestation officielle à l’amiral Darlan, vice-président du Conseil du gouvernement. Allant plus loin, le texte des « thèses de Pomeyrol » (septembre 1941), proclame que l’Église confessante doit résister à « toute influence totalitaire et idolâtre ». Lorsque le gouvernement Laval après les grandes rafles de juillet ordonne en août 1942 la déportation d’un grand nombre de juifs, l’ERF condamne fermement ces décisions et l’antisémitisme. Le rôle de la Cimade en faveur des réfugiés et des juifs sera capital.

La Résistance en France et hors de France

Il est vrai que la résistance proprement militaire n’est pas plus forte que celle de la population dans sons ensemble, et il n’y a pas véritablement de « maquis protestants », en dehors de quelques poches de « refuge » ou de résistance dans les régions de forte tradition protestante, dont Le Chambon-sur-Lignon, village du Vivarais, est le symbole. Il s’agit surtout d’une résistance civile et spirituelle au régime de Vichy, par le biais de nombreux « réseaux ». Les différents « groupes d’études » crées par André Philip, aboutiront à la création en février 1943 du […]