Dans son dernier essai (Le Nouveau pouvoir, Medium/Cerf, 2017), Régis Debray estime que le « génie » du protestantisme évangélique est de parler jeune, de privilégier le témoignage à la connaissance, de savoir, comme « auto-entrepreneur de la rédemption », « rendre grâce à Dieu n’importe où, dans un entrepôt, une salle de sport ou une usine désaffectée, comme Steve Jobs bricolait dans son garage ». « C’est la compagne naturelle du gitan, des exilés, des précaires et des migrants », poursuit Debray.
Y aurait-il une religion des exilés qui, de plus en plus, supplanterait une religion des installés ? En termes de membres et de pratiquants, il est indéniable qu’en France […]