Ce titre, Les Secrets de mon père, évoque Marcel Pagnol… Pourtant ce n’est pas la verve des dialogues mais le règne des non-dits et la quête d’une forme d’expression libératrice (écriture, parole, dessin) qui habitent le beau film d’animation de Véra Belmont ! En adaptant la bande dessinée autobiographique de Michel Kichka, Deuxième Génération. Ce que je n’ai pas dit à mon père, la réalisatrice nous plonge dans la Belgique des années 1960, au cœur d’une famille juive aimante. Alors que les parents traumatisés ont cadenassé leurs souvenirs, on épouse le point de vue de Michel et de son frère Charlie, qui cherchent à découvrir ce que cache leur père Henri, revenu d’Auschwitz à vingt ans, unique survivant de sa famille exterminée dans les camps de la mort.

Quête identitaire

Le scénario, aux accents psychanalytiques, explore brillamment le décalage tragi-comique provoqué par l’insouciance et la curiosité des enfants face aux douleurs intériorisées des adultes qui veulent les préserver ou ne parviennent pas à dire ce qu’ils ont vécu. On partage la quête identitaire des frères : leur complicité joyeuse, imaginative, mais aussi leurs […]