Le concert à l’Église protestante protestante unie de La Rencontre permettant de faire entendre les Sept dernières Paroles du Christ en croix de Joseph Haydn une semaine avant Pâques est le fruit d’un projet vieux de 20 ans : celui d’ouvrir les portes de la paroisse en proposant des concerts de musique classique avec des musiciens de haut niveau. En mars 2000, souhaitant faire connaître la paroisse, un premier concert avait été organisé grâce à l’aide précieuse du violoniste renommé Gérard Poulet. Cet artiste, à l’époque encore professeur au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, dirigea six de ses meilleurs élèves vers l’Église de La Rencontre pour ce concert.

Très vite, les jeunes artistes se montrèrent demandeurs de pouvoir jouer, l’épreuve du concert donné devant un public faisant partie de leur formation. Cela allait être à l’origine d’un nouveau projet s’ajoutant à celui de l’église, un projet purement musical cette fois-ci, répondant aux demandes pour se produire en public des jeunes musiciens : créer une association apportant un soutien à de jeunes artistes se destinant à faire de la musique leur métier. Ainsi, la paroisse fut à l’origine de l’association Les Vocations d’Euterpe organisant de nombreux concerts en milieu protestant, notamment à La Rencontre bien entendu, mais aussi dans diverses paroisses : Batignolles, Étoile, Auteuil, Neuilly… ainsi qu’à la Maison Verte, la chapelle des diaconesses, la maison de retraite de La Muette…

A savoir !

Les Sept dernières Paroles du Christ en Croix comporte quatre versions : l’originale pour orchestre écrite en 1786- 1787, une transcription pour quatuor à cordes et récitant, une transcription pour clavier (1787) et un oratorio pour solistes, choeur et orchestre datant de 1796. Haydn, devenu célèbre dans toute l’Europe, reçut d’Espagne, fin 1785 ou courant 1786, la commande de cette oeuvre pour la cathédrale de Cadix. Laissons-lui le soin de rappeler dans quelles conditions il a composé ce sommet de toute l’histoire de la musique : « Un chanoine de Cadix m’a demandé de composer une musique instrumentale sur les Sept dernières Paroles du Christ en croix. On avait alors l’habitude à la cathédrale de Cadix d’exécuter tous les ans, durant le carême, un oratorio dont l’effet se trouvait singulièrement renforcé par les circonstances que voici. Les murs, fenêtres et piliers de l’église étaient tendus de noir, seule une grande lampe suspendue au centre rompait cette sainte obscurité. À midi, on fermait toutes les portes, et alors commençait la musique.

Après un prélude approprié, l’évêque montait en chaire, prononçait une des sept Paroles et la commentait. Après quoi, il descendait de la chaire, et se prosternait devant l’autel. Cet intervalle de temps était rempli par la musique. Puis l’évêque remontait en chaire et en descendait une deuxième, une troisième fois, etc., et chaque fois l’orchestre intervenait à la fin du sermon. J’ai dû, dans mon oeuvre, tenir compte de cette situation. La tâche consistant à faire se succéder, sans lasser l’auditeur, sept adagios devant durer chacun environ dix minutes, n’était pas des plus faciles. » En réalité, les Sept dernières Paroles du Christ ne furent pas destinées à la cathédrale de Cadix, mais à l’église de Santa Cueva de Cadix.

Quatuor Lugha : Saskia Lethiec, 1er violon
– Maximilien Porché, 2e violon – Michel Pozmanter, alto – et Raphaëlle Semezis, violoncelle.
Récitant : pasteur Laurent Schlumberger
Samedi 13 avril à 15h30
Église protestante unie de La Rencontre, Paris 10e
Entrée libre et libre participation