Au début des années 50, la France est certes sortie de la guerre, mais elle ne peut se dispenser d’affronter un redoutable problème social, la misère de quantité de gens ne sachant où dormir. Beaucoup de logement avaient été détruits dans les bombardements ; d’autres étaient en décrépitude. Dans le même temps, un « baby-boom » comme on n’en avait pas connu depuis des décennies, aggravait le problème.
Survint l’appel à la radio de l’abbé Pierre le premier février 1954 : « Mes amis, au secours ! Une femme vient de mourir gelée cette nuit sur le trottoir du boulevard Sébastopol ! » Ce fut comme un électro-choc : la prise de conscience d’une absolue nécessité : construire très vite les centaines de milliers de logements nécessaires. Cela se fit, malgré d’âpres critiques face à la laideur de ces immeubles tous géométriques et blancs. Mais l’essentiel est qu’ils furent bâtis et que, pour la première fois en France, un logement décent, avec l’eau à évier, les cabinets, la baignoire ou la douche […]