Le 25 juillet, le roi est au château de Saint-Cloud. C’est un vieil homme qui rêve d’un retour au passé dans « La France de ses pères, la France de Saint Louis, la France, enfin, (qui) allait renaître telle qu’elle était sortie de la cuve de Saint Rémi. » Avant de partir à la chasse en forêt de Rambouillet, il signe, en toute inconscience, quatre ordonnances qu’il a fait rédiger par un ami d’enfance, le prince de Polignac, président du Conseil des ministres.
Mais des mesures réactionnaires comme la suspension de la liberté de la presse, la dissolution d’une Chambre des députés devenue trop libérale, le droit de vote de collèges électoraux uniquement composés de contribuables les plus fortunés du royaume et de nouvelles élections prévues pour les 6 et 13 septembre suivants marquent un retour en arrière inadmissible pour les libéraux.
Après leur publication dans Le Moniteur le 26 juillet, le directeur du National, Adolphe Thiers, publie un article qui met le feu aux poudres dans un Paris en pleine canicule. Et quand le ministre de l’intérieur ordonne de fermer les imprimeries et même de détruire les presses des journaux libéraux parus en contravention avec l’ordonnance de la veille, des voisins, des abonnés, des commerçants, des petits bourgeois sont révoltés et manifestent leur opposition.
Les premiers troubles commencent avec les vieux grognards « rescapés de la Bérézina » et avec le petit peuple descendu des garnis, énervé par la chaleur accablante et rendu irritable par l’augmentation du prix du pain et des loyers.
Au château des Tuileries où siège le Conseil des ministres, […]