Petit, doté d’un front fuyant et d’une arcade sourcilière proéminente, Néandertal a longtemps été traité de primitif barbare avec lequel nous ne voulions rien avoir en commun. Depuis qu’il a été découvert, en 1856, de nombreuses théories ont fleuri pour lui trouver une place dans l’histoire de l’évolution. Aujourd’hui, le musée de l’Homme a choisi de présenter le sujet sous des aspects variés avec les derniers résultats de la recherche scientifique, mais aussi selon l’imaginaire qui a longtemps été attaché à cet homme qui a vécu 350 000 ans et disparu il y a 30 000 ans.

Scénographie ludique, adaptée à tous les publics

Depuis sa rénovation, le Musée de l’homme organise une scénographie ludique, adaptée à tous les publics pour mettre en valeur la richesse de ses collections et des éléments empruntés pour les expositions temporaires. Avec toujours une arrière-pensée : montrer aux visiteurs que les hommes, même anciens et disparus comme Néandertal, ne sont pas si loin de nous et que nous partageons plus de choses avec lui qu’on ne pourrait le croire. Plus de 260 objets sont exposés et plusieurs dispositifs multimédias sont accessibles au public, dont certains aux enfants, sans lesquels il n’y a pas d’exposition moderne.

Des cloches que le visiteur peut soulever diffusent des odeurs de cuisine néandertalienne, de feu allumé avec de l’amadou, du silex et des herbes sèches. On peut même se faire photographier en néandertalien ! Incontournable… L’exposition mêle ainsi le ludique et le sérieux à travers quatre parties consacrées à l’habitat et aux conditions de vie : le temps d’une journée, d’une vie, de la durée de l’espèce puis de l’image que nous en avons retenu depuis sa découverte à nos jours. Des animaux naturalisés ont été apportés du Muséum d’histoire naturelle pour aider à comprendre le cadre de vie, des reconstitutions d’habitat sont montrées et expliquées.

Variété des objets fabriqués

Là où l’exposition pourra surprendre, c’est dans la variété des objets fabriqués par Néandertal, qui ne se bornent pas à la mythique massue. Il était capable d’utiliser et de tailler des outils en pierre, en os et en bois, de travailler les peaux et d’aménager des lieux de vie. Un campement reconstitué en donne une idée. Lors de fouilles, les chercheurs ont trouvé des plumes, des coquillages, des blocs de colorants (notamment de l’ocre) qui laissent penser que Néandertal se paraît ou utilisait des monnaies d’échange.

Mais surtout, ce qui nous rapproche de lui, c’est sa conscience de l’au-delà : Néandertal enterrait ses morts. Deux sites, l’un en Belgique et l’autre en Dordogne à La Ferrassie, sont présentés avec une reconstitution qui en apporte la preuve. Néandertal a fait preuve de capacités d’adaptation étonnantes pendant les 350 000 années de son existence, survivant à des périodes de glaciation alternées de climat plus tempéré, principalement dans notre Europe actuelle et au Moyen-Orient.

Disparu 30 000 ans avant notre ère, il a donc côtoyé notre ancêtre direct, Homo Sapiens, apparu quant à lui 45 000 ans avant notre ère. Et c’est là une des nouvelles récentes les plus étonnantes : les Européens actuels comme une partie des Asiatiques partagent entre 1 % et 4 % de leur génome avec Néandertal. De quoi donner une raison supplémentaire de se rendre au Musée de l’homme.

Néandertal l’expo

Jusqu’au 7 janvier 2019 au Musée de l’homme,

17 place du Trocadéro, 75016

 Tlj sauf mardi de 10h à 18h