« Il y a un temps pour tout », écrivait l’Ecclésiaste, aux antipodes de l’homme pressé dans cette chanson, une personnalité médiatique qui veut contrôler son monde et le faire vite.

Avec ce tube au texte mordant, Noir Désir confirmait son succès au milieu des années 90 en affichant son dédain pour le monde du showbiz, pour les «jeunes loups» de la finance et pour les adeptes de l’audimat. On imagine aisément le genre de personnage visé par ce texte. « J’suis un mann’quin glacé avec un teint d’soleil. » « Je fais dans l’immobilier, je sais faire des affaires. » « J’adore les émissions à la télévision. Pas le temps de regarder. Mais c’est moi qui les fais. »

« L’homme pressé » ne s’embarrasse pas de notions de solidarité ou de fraternité (« Je suis un militant quotidien de l’inhumanité, des profits immédiats »). Il considère les autres comme étant à son service. Au mieux, ils sont des contacts profitables (« Qui veut entrer dans la toile de mon réseau ? Je connais le Tout-Paris et puis le reste aussi. ») Au pire, la masse de l’humanité n’est là que pour consommer : « Huit milliards potentiels de crétins asservis […] avides de notre pourriture ». Et si la chanson se […]