C’est l’aventure pour le lecteur, avec un livre sans introduction ni conclusion, et sans table des matières non plus. Grand récit à la première personne du singulier d’un poète et journaliste offrant le concret du reportage et l’émerveillement naïf du visiteur à la découverte des choses de la vie. Texte cependant agréablement réparti en unités assez courtes, et regroupées sous huit discrets sous-titres.
C’est l’aventure encore que nous raconte un auteur découvrant un nouveau monde, et faisant l’expérience d’une nouvelle naissance. Le jeune « bobo » (bourgeois-bohème) de Damas devient un “bobo parisien”, selon ses propres dires …
Omar S. est né tout près de Damas dans un milieu aisé. Le père, dentiste de renom, lui vaut un séjour familial de quelques années en Arabie saoudite, où il découvre un milieu religieux rigoureux et fanatique auquel adhèrent ses parents. Revenu en Syrie, il fait ses études supérieures dans une université littéraire arabe de la capitale, à l’encontre des conseils et pressions pour entreprendre une formation scientifique assurant une carrière avantageuse. Il s’y épanouit ; il commence à écrire et à publier.
En 2012, le printemps arabe secoue le Maghreb et le Proche-Orient comme une vague de liberté et de justice dans un monde totalitaire. Elle gagne aussi le pays d’Omar S. Sa mère à qui il voue toujours une immense affection lui recommande instamment une attitude de neutralité, dans le souvenir de la répression du père du dictateur actuel au pouvoir, qui avait meurtri sa propre famille. Mais il passe outre, et s’engage activement.
Le pouvoir en place ne tarde pas à réagir. Arrestations, tortures, exécutions … Beaucoup de ses proches en sont victimes. Il lui faut fuir avant de connaître le même sort. La seule sortie à sa portée est de partir clandestinement en Jordanie, où il est pris pour un espion syrien et arrêté. Il peut heureusement bénéficier d’un contact avec l’ambassade de France à Amman, et son départ pour ce pays est organisé en tant que réfugié politique.
Arrivé à Paris sans aucune ressource, totalement démuni, ignorant tout de la langue française, il a la chance d’être mis en contact avec un ancien diplomate à l’ambassade de France à Damas, excellent arabophone. Une relation réciproque […]