Brillante étudiante en histoire, qui lui valut de connaître les universités de Cambridge et d’Oxford, présidente de l’association « Mare Nostrum – Une Méditerranée Autrement », à 21 ans l’auteure publie son premier livre sur les 200 ans de l’histoire d’Algérie depuis sa colonisation jusqu’à nos jours. Elle montre toute la place que l’islam y occupe, alors que la France l’a systématiquement ignoré et combattu. C’est au nom du Jihad qu’Abd el-Kader a réuni les diverses ethnies de sa population pour résister à la colonisation française de 1830. Il a aussi servi de référence aux aspirations nationalistes naissantes, après la Première Guerre mondiale, et après la Seconde. C’est au nom du Jihad que le FLN a lancé la rébellion armée, en 1954. Il a aussi motivé les islamistes radicaux lors de la guerre civile des années 1990, et le terrorisme islamique contre l’Occident s’en réclame aussi. Notre société sécularisée ne voit ni ne comprend cette dimension de l’histoire. – L’ouvrage comporte trois grandes parties.

D’abord, il s’agit des circonstances de la conquête d’un pays, dit “de sauvages”, dans l’ignorance de son identité culturelle, et de sa religion faite de spiritualité et de rites, d’organisation sociale et juridique aussi. Abd el-Kader, chef de la résistance armée, s’est toujours réclamé, y compris pendant sa captivité en France et son exil en Syrie, du « Jihad-al-nafs » (le combat contre soi-même vers plus de bonté), comme il a pratiqué le « Jihad-al-sayf » (le combat avec l’épée pour la défense de l’islam) comme chef de guerre. – Malgré la résistance indigène (confréries religieuses ou fraternités), la France eut une politique musulmane de table-rase : colonisation de peuplement, confiscations de terres pour les arrivants, transformation de mosquées en églises chrétiennes, salarisation des imams, remplacement des écoles coraniques, où l’on apprenait aussi à lire et écrire, par les écoles privées ou laïques républicaines.

La deuxième partie traite du processus de “l’émergence d’un nationalisme islamique algérien”. […]