Marcel Gauchet, 78 ans, est connu depuis Le désenchantement du monde de 1985. Il a écrit ensuite tant sur la religion que sur la psychiatrie et enfin plusieurs ouvrages sur « l’avènement de la démocratie ».
Cet essai vient donner une sorte de touche finale et actuelle à son travail historique, aussi bien sur le rôle de la religion que sur les tensions qui traversent nos démocraties. Selon lui la crise démocratique que nous connaissons n’est pas le résultat de l’expansion capitaliste (qui en serait plutôt un effet), mais oblige à décrire à nouveaux frais le mode de structuration diachronique et synchronique de nos sociétés « occidentales ».
Nous serions passés progressivement d’une structuration hétéronome à une structuration autonome. D’une « soumission à l’Autre de l’homme qui produit l’Un des hommes », à un pouvoir qui dépend de ceux qu’il doit commander, d’un « pouvoir cause » (chargé de faire exister le corps social) à un « pouvoir-effet » en charge […]