Il avait 8 ans. Fier comme Artaban, il tenait précautionneusement à la main la sacoche de cuir marron de son père, le pasteur Mukwege. Le premier culte de la journée commençait à 4h1/2 du matin. Malgré l’heure matinale, le petit Denis aimait accompagner son père dans ses différentes pérégrinations dominicales, cultes successifs en différents lieux suivis de visites pastorales à domicile. Un jour que son père rendait visite à une famille dont le bébé était gravement malade, l’enfant interrogea son père, lui demandant pourquoi il se limitait à prier pour les malades et ne leur donnait jamais de médicaments. La réponse de l’adulte fut décisive pour la vocation du petit garçon : « Les pasteurs prient pour les malades, mais ce sont les médecins qui les soignent. » Denis sut alors qu’il serait médecin.
C’est ainsi que, malgré les obstacles rencontrés au cours de son parcours de vie, les difficultés financières et les oppositions de toutes sortes, Denis Mukwege réussit un jour à atteindre son but. Et non seulement est-il devenu médecin, mais, découvrant les atrocités et les horreurs de la guerre fratricide déchirant le Congo belge, il s’est spécialisé en gynécologie réparatrice. Soutenu et encouragé par sa fidèle épouse Madeleine, malgré les doutes et les angoisses […]