Puisant dans les sources bibliques, dans la littérature juive et chez les Pères de l’Église, Gary Anderson nous entraîne dans une compréhension originale de la charité comme «prêt» fait à Dieu, croisant ainsi les dimensions sociale et spirituelle du don. Ce prêt pose aussitôt le problème de ce qui est attendu en retour par le créancier qui l’a concédé.

Pour y répondre, l’auteur engage une réflexion plus large sur la dette, l’altruisme, le temps et le purgatoire, la gratuité et la foi. Face au paradoxe d’un geste de générosité intéressé par une rétribution divine (paradoxe que n’auront pas manqué de soulever les Réformateurs), l’auteur s’appuie sur une étude minutieuse des textes pour défendre une interprétation revigorante du devoir de charité: amasser un trésor dans les cieux, c’est essentiellement «s’exprimer sur la nature du monde», monde créé selon une architecture du don. Une réflexion on ne peut plus actuelle qui intéressera les historiens, les économistes, les biblistes et les croyants de toutes confessions. […]