Estelle-Sarah Bulle ancre son récit à la Guadeloupe, menacée par une éruption volcanique lors de l’été 1976. Même si Haroun Tazieff et Claude Allègre donnent des avis divergents sur les dangers encourus, la population est incitée à migrer de Basse Terre vers l’autre côté, Grande Terre. À travers cet épisode se croise l’histoire de deux familles : celle de la vieille Eucate, déterminée à rester dans sa case, et celle du patriarche Elias qui se déplace, accueille toute sa descendance, et fête le retour de son fils parti en métropole. En jouant sur la musicalité d’une langue ensoleillée par du créole, avec un art du mot juste, l’auteure dresse des portraits de personnages forts, marqués par un passé doux amer. Héritage de l’esclavage, ravages du colonialisme : elle lève le voile sur des secrets de famille dans un roman pétri par des souffrances, mais où l’on entend aussi […]