C’est un carnet de vie, de voyage, de souvenirs. Avant que les îles s’effacent. Belle-Île, Ré tel est son titre. N’allez pas chercher dans ce roman, tout imbriqué de sensations fortes qui se déguisent en aquarelles, des narrations bien établies, des conventions, des continuités. Vous feriez fausse route et ce serait dommage. Olivier de Pierrebourg a conçu ce roman comme une marqueterie de récits, qu’illustrent des photographies réalisées par Muriel, son épouse, morte au mois d’octobre 2016. « Je trouve insupportable la plupart des récits de deuil, prévient l’auteur, même s’il m’est arrivé d’en lire un tout récemment, L’Année de la pensée magique, de Joan Didion, que j’ai lu jusqu’au bout. Comment faire de la littérature – et je me rendais compte que j’utilisais cette expression : faire de la littérature, qui est une manière commune de dire parler pour ne rien dire – vraiment je n’imaginais pas qu’un jour je pourrais m’exprimer de cette façon. » Mais le compagnonnage perdure.
On aime les réminiscences, les chemins de traverse qui frisent les rochers de Belle-Île – où jamais […]