L’écriture, aux chemins vicinaux, claire comme de l’eau de roche, avec assez d’humilité pour ne pas se prendre au snobisme des salons, nous offre la Creuse. Un département que l’on dit de misère et qui pourtant vous a des airs de fête. Ici les arbres dansent, les torrents se déchaînent et les vipères sursautent quand vient l’heure de la sieste. Chandernagor, une lointaine contrée, Françoise, un prénom de fruit rouge, le tour est joué : L’Or des rivières est devant nous. « Le parcours des eaux granitiques est plus mystérieux que celui des eaux calcaires. C’est pourquoi les sourciers ont gardé chez nous un grand prestige, explique Françoise Chandernagor. J’ai moi-même assisté à quelques scènes de découverte étonnantes, et je crois à leur compétence autant que ma grand-tante Marie croyait au buis bénit. »
Rien de rose bonbon dans le village. Durs au mal – on sait qu’ils ont construit Paris, tailleurs de pierre et maçons, le plus souvent victimes d’un ostracisme dont on n’a pas l’idée – les Creusois conservent un certain quant-à-soi, donnent dans le dos des uns et des autres des sobriquets […]