Chronos en furie, le présent nous dévore. Dès lors, à quoi bon chercher le juste mot, le vocable adéquat ? Philippe Comar a choisi d’écrire un livre à partir de ce constat, constat d’effroi, constat d’échec. Un livre corrosif, intitulé Langue d’or. Oh ! bien entendu, chacun reste libre de décider selon quels critères un ouvrage dépasse les bornes et, s’affranchissant des conventions, se distingue des autres au point de fasciner. Mais n’est-ce pas cette prise de risque, cette indifférence au qu’en-dira-t-on qui signe les œuvres dignes d’intérêt ? Toute prévention mise de côté, l’impertinence de Langue d’or déclenchera, nous le parions, votre hilarité.
L’action se déroule dans un futur indéfini. « Si les cartes ont disparu, les calendriers aussi. Plus personne n’est affecté à la fastidieuse tâche de compter les jours ou de remonter les horloges. Nous vantons les mérites du présent. Vanter est d’ailleurs un grand mot, car personne ici ne songe à vanter quoi que ce soit, pas même […]