Gordon Margery (G.M.) est pasteur de l’association baptiste de langue française, professeur dans plusieurs instituts bibliques évangéliques. Il a été membre du « Groupe de conversation catholiques-évangéliques » et, pendant un certain temps, président de ce groupe. Dès l’introduction, l’auteur définit son projet : faire un état des lieux en décrivant le plus objectivement possible « l’état des convergences et divergences entre catholiques et évangéliques, dans un contexte français » (p.11). Tout en exposant clairement la théologie des deux confessions, G.M. ne se contente pas du discours théologique bien argumenté, il donne, pour chaque doctrine questionnée, sa propre expérience du terrain. Ce sont ces paragraphes, qu’il nomme « intermèdes », qui décrivent le pathos d’un évangélique parfois engoncé malheureusement dans ses vieux réflexes de méfiance à l’égard du catholicisme et ailleurs joyeusement surpris quand il considère combien ses préjugés avaient déformé sa vision du catholicisme.
Quant à la méthodologie, elle nous a semblé propice au dialogue. Tout d’abord, G.M. mène son analyse en « comparant ce qui est comparable » (p.13). Autrement dit, ne pas prendre le pire zélateur d’une confession pour le mettre en balance avec le meilleur des théologiens de l’autre bord et vice versa. Deuxièmement, comprendre avant de critiquer, ce qui suppose l’honnêteté intellectuelle, notamment en s’assurant que les sources convoquées sont pertinentes et citées avec toute la précision requise, ce que notre auteur s’emploie à faire tout au long du livre.
L’ouvrage est construit selon la structure classique dans les dialogues interconfessionnels. Après une introduction qui retrace le parcours personnel de l’auteur ainsi que les différents niveaux où se joue l’œcuménisme, qu’ils soient institutionnels, avec le C.O.E., ou moins formels avec les cercles de dialogue au niveau local, ou d’un autre type, comme le forum chrétien basé sur l’échange d’expériences, G.M. commence au chapitre 2 par analyser les points communs aux deux confessions en les estimant plus nombreux que ce qu’on pourrait croire. À ce titre, G.M. cite : le Credo, les affirmations des grands dogmes de la foi chrétienne, tels que la trinité, le péché originel, la christologie, l’œuvre rédemptrice du Christ, le jugement dernier, les quatre premiers conciles, etc… Il y a aussi de nombreux points d’éthique où catholiques et évangéliques peuvent s’accorder. Concernant ce chapitre, une remarque s’impose : […]