Professeur émérite de langue et littérature latines à l’université de Nantes, Jean-Yves Boriaud est l’auteur de nombreux ouvrages sur la Renaissance italienne et notamment la famille Borgia ou encore les Médicis. C’est sans doute de là que lui est venue cette interrogation fondamentale : comment une institution aussi inhumaine que l’exécution par le feu des dissidents religieux a-t-elle pu perdurer aussi longtemps ?

L’ouvrage commence en effet par une impressionnante liste de bûchers datés de 385 à 1619 dans toute l’Europe et si quelques exécutions par noyade y sont incluses, c’est surtout entre « brûlé vif » ou « à petit feu », avec ou sans tortures, que la liste se diversifie. Sans compter les exécutions d’anonymes qui n’ont pas laissé de traces dans les chroniques. Avant de se concentrer sur quelques cas emblématiques, Savonarole, Giordano Bruno sans oublier Michel Servet, l’auteur livre une analyse passionnante sur « Naissance et progrès de l’idée d’hérésie » ou comment une religion chrétienne, à l’origine diverse comme en attestent les grands Conciles œcuméniques, a-t-elle pu rejeter l’idée même de choix en matière de croyance pour imposer une doctrine d’obéissance ?

Car c’est bien de « choix » dont il est […]