À l’origine lié à la ratification d’un traité international, le projet de loi devient un sujet brûlant à la fin des années 1980 avec la montée de l’extrême droite, la résurgence de l’antisémitisme et les virulents débats sur les réfugiés. Combattue par la droite radicale au nom de la liberté d’expression et de la lutte contre la «surpopulation étrangère», la loi cristallise un débat sur l’«identité suisse» lors de la campagne de votation.
À partir d’une enquête fouillée, au cœur des archives et des discours publics de l’époque, ce livre plonge dans les coulisses de la fabrique législative suisse. Il met en lumière la pluralité des acteurs impliqués – administration fédérale, collectifs antiracistes, communautés religieuses, journaux, parlementaires – et leurs rôles dans l’élaboration de cette norme pénale.
Trente ans après son adoption, alors que le racisme demeure un problème majeur au cœur de notre société, la loi montre ses limites. Conçue pour enrayer la diffusion des discours de haine dans l’espace public, elle se révèle impuissante à combattre les discriminations […]