« La danse change la pensée que l’on a de son corps. À la fois muscles, nerf, os, sang et eau, organisme subtilement ordonné, ce corps est aussi doublé d’une vie musicale, dynamique et sensible. »

Dans un texte aussi précis et gracieux qu’un jeté de danseuse, Florence Didier-Lambert convoque le lecteur, qu’il soit danseur ou non, dans son rapport physique à la verticalité, à l’espace et au temps. Danseuse qui a connu bien des écoles et des répertoires, l’auteure raconte, à rebours de la culture de la performance et de l’uniformisation des corps, une histoire de la pulsion, de l’impulsion, de l’affranchissement des codes et de la pesanteur.

Entre «saisissement de soi» et oubli de soi, le corps révèle dans la danse sa pugnacité et son humour: sachant d’avance qu’il échouera à rester suspendu dans les airs, il «s’arrache» le temps d’un élan et affirme à la fois sa verticalité et sa […]