«J’ouvre mon téléphone portable. Voulant retrouver une photographie, je vois surgir, sans que j’aie rien fait pour cela, une page intitulée : “Vos souvenirs de l’année dernière” (…). La machine qui me jette à la figure mes photos de l’année dernière ne saurait deviner si j’ai envie de cette mémoire-là. Elle postule, en toute bêtise criminelle, que la mémoire se réduit au rappel, ou pire encore, à la répétition brute de faits antérieurs.»
Heurté par cette expérience d’allure anodine lui imposant une mémoire impersonnelle, Étienne Barilier nous entraîne dans une superbe méditation sur ce «passé-présent» qui nous constitue dans notre rapport au temps. Siège de la fidélité à soi, la mémoire est aussi le carrefour d’infinies possibilités de rencontres par «la connaissance intime et passionnée de faits et d’œuvres qui nous encouragent à agir et créer, à servir la cause de l’humain». Car en nous permettant […]