La France et l’Allemagne au bord d’un lac. Des drapeaux sous le soleil de l’automne, et des diplomates, en veux-tu en voilà. Locarno, commune de ce que l’on appelait dans les années soixante la Suisse italienne – un oxymore aux yeux des enfants de jadis, qui croyaient comme Cocteau que les Italiens sont des Français de bonne humeur, alors qu’en vérité l’empire d’Autriche a façonné l’esprit de Milan plus qu’on ne le pense –, un lieu paisible où construire une paix durable. Christine de Mazières a publié déjà des romans, bien qu’elle soit magistrate. Elle fait paraître au Seuil, ce printemps, Locarno. Récit qui retrace la conférence du mois d’octobre 1925 pendant laquelle, sous l’impulsion de Gustav Stresemann et Aristide Briand, tous deux farouches adversaires de la guerre, a été tenté le rapprochement des ennemis d’hier.

Deux diplomates ont ce dialogue : « Un Français qui porte un nom allemand, et un Allemand qui porte un nom français… – Ah en effet, soupire André Meyer en se redressant. Je suis […]