La fantaisie naît de l’ordinaire des jours. Aux enfants tout semble immense, et c’est bien de la sorte que s’amorce leur existence. Clothilde Salelles installe son chevalet dans un lotissement de l’Essonne, à la fin des années 1990. Nos insomnies retrace la vie d’une petite fille dont les parents s’agitent sans lui donner d’explications. Carré blanc sur carré vert, chaque maison ressemble à celle des voisins, les ruelles aux ruelles se répondent et les représentations du monde passent par la consommation de produits bien connus. Les objets tiennent une place dans le dispositif, et l’on songe à Perec à l’occasion des courses, d’un petit déjeuner, des loisirs. Mais quand Les Choses donnait à comprendre l’étouffement des êtres par l’accumulation, ce récit se sert des biens matériels pour exprimer le vide. Et le mystère.
« … personne ne […]