Dans le creux de nos songes sommeille une Europe audacieuse, lumineuse, inventive, animée par une avant-garde foldingue. Amoureuse et muse de Kafka, épouse d’Ernst Polak – un écrivain tchèque et juif lui aussi, peu connu de nos jours – puis de l’architecte Jaromir Krejcar, une femme au destin de fulgurance a vécu l’entre-deux-guerres : Milena Jesenska. Son nom seul est une légende. Internée au camp de Ravensbrück, elle a rencontré Margarete Buber, une autre personnalité comme seules en produisent les déchaînements de l’Histoire. Une amitié plus qu’intense a relié ces deux êtres, pendant que les nazis tuaient des millions d’innocents dans les crématoires. Le livre qui paraît ces jours-ci, Milena, porte la marque de cette passion. Transcription de conversations conduites jour après jour, au feu de l’enfer, il retrace le parcours d’une femme courageuse, à la fois journaliste, femme de lettres et militante politique. Un livre contre la machine de haine déployée par les régimes totalitaires qui, jadis comme aujourd’hui, célèbrent la bêtise.
Margarete écrit ce […]