Comment ne pas l’aimer, cette femme de lettres aux yeux d’émotions ? Belinda Cannone, qu’elle écrive un essai sur le désir ou l’imposture, qu’elle dispose un tissu de nouvelles à nos genoux réfrigérés, fait littérature de tout. La voici presque enfermée dans le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem), en résidence marseillaise. « À 20 heures, Cécile, la responsable de la programmation du musée, Geoffroy, le photographe, et Marie, la collaboratrice de mon éditrice, ont quitté le vaisseau. » Rien de narcissique, mais une mise en scène pour faire comprendre ce qui s’annonce, le surgissement de la famille au cœur d’un musée de mémoire. « On m’a présenté tout à l’heure les rondiers et leur chef a décrété que je m’appellerais, pour nos éventuelles communications par talkie-walkie, “Oiseau de nuit”. » 

De l’intime au collectif

D’une manière espérée, plus qu’inattendue, la mère et la grand-mère de la narratrice occupent les heures, et bientôt les pages du livre. Belinda Cannone rappelle à […]